Valérie Rouzeau

Valérie Rouzeau nous a fait lecture de plusieurs extraits de ses œuvres.

Impressions Philippe Barailla
Photos JYL

Valérie Rouzeau - Printemps des écritures Garage Théâtre

Valérie ROUZEAU

Dans la tiédeur de cette fin de printemps, Valérie Rouzeau, écrivaine, poétesse et traductrice littéraire, a lu divers extraits de ses oeuvres poétiques. Droite dans ses bottes (ou plutôt dans ses godillots vert pomme achetés en solde il y a vingt ans) elle cache derrière des contours d’humilité et de modestie ses vraies armes : passion, émotion, humour, jeux de mots ; il est toujours difficile de qualifier une oeuvre poétique, mais celle de Valérie pourrait se reconnaître tout entière dans cette belle image : « des jetons de couleur sur la neige ».
Tirés de son recueil « Sens averse », on trouve des objets hétéroclites, tel cet inventaire désolant de déchets jonchant une plage polluée, qui devient sous sa plume une quasi- exposition d’art « plastique », ou comment métamorphoser le pire en meilleur avec de simples mots. Il s’ensuit une prière au Père Noël, un hommage au chien (son poème préféré, tout en émotion), un horoscope lu à la caisse de Carrefour City qui lui promet une longue vie – elle s’imagine déjà centenaire ! Puis, un étrange « poème glané », construction virtuose où chaque vers est emprunté à un auteur différent, le tout formant un ensemble cohérent.
De son recueil « Quand je me deux » (du verbe « douloir », antiquité verbale signifiant « déplorer, se lamenter »), je retiendrai ce beau texte où la poétesse cherche l’oiseau qui lui offrira une plume pour écrire. Elle choisit une poule, mais celle qui a su s’évader de son enclos et qui essaie de vivre librement dans un monde sans limites : un mélange de modestie, d’humour et d’exigence qui caractérise à mon sens l’ensemble de son oeuvre.
Valérie Rouzeau a reçu, entre autres, le prix Guillaume Apollinaire (le « Goncourt de la poésie ») en 2012.