Oma – 06-09-2020

Martine Bertrand et Lou Wenzel
Martine Bertrand et Lou Wenzel
Anne-Gabrielle Lia-Aragnouet

Oma, de Arlette Namiand.
Mise en espace de Jean-Paul Wenzel,
avec Martine Bertrand et Lou Wenzel.
Violoncelle, Anne-Gabrielle Lia-Aragnouet.

Texte et photos Patrice Vatan

Oma

Une caravane en fond de clairière, un puits, du linge aux couleurs vives qui sèche aux arbres, le crépuscule rosit l’horizon.
Décor intemporel, indéfini, ce pourrait être en Louisiane, dans les Balkans ou dans les Asturies.

Ici s’est réfugiée Oma, une femme qui a traversé le siècle, et ses guerres, et croisé les hommes, beaucoup, et semé des enfants, beaucoup, et un soir l’un d’eux, une fille, cogne à la caravane : Lou Wenzel.

C’est en songeant à la grande comédienne Andrée Tainsy, en forme de la reconnaissance qu’elle n’a pas eue de son vivant, que Arlette Namiand a écrit Oma.
Oma qui sortait hier soir de la caravane sous les traits de Martine Bertrand, une émouvante actrice qui par fidélité envers Jean-Paul Wenzel a accepté d’endosser ce rôle lourd sans qu’il lui en demeure encore en bouche les puissantes intrications, soutenue par le souffleur JPW.

Caressé par les accords pastels du violoncelle de Anne-Gabrielle Lia-Aragnouet, le décor minimaliste, dépouillé jusqu’à l’essentiel, laissait toute leur place aux mots d’Arlette Namiand, à la fois intenses et retenus, portés dans la fraîcheur vespérale de septembre par deux figures féminines à la force de symbole, deux archétypes.