Ensemble Kimya – 08-04-2023

Alice Picaud : violoncelle
Amir Amiri : santour
Olivier Marin :  alto et viole d’amour

Impressions  Philippe Barailla
Photos Philippe Batailla et JYL

 
Ensemble Kimya - Photo Philippe Barailla

Ensemble Kimya

A l’inverse des trois mousquetaires qui étaient quatre, les quatre de l’ensemble Kimya n’étaient hier que trois, suite à l’absence du percussionniste Jérémie Abt, empêché ce soir-là. Cet ensemble original gardait quand même ses tonalités propres, en jouant ses compositions inspirées de jazz, de musique classique, de musiques orientales. Cette résidence de création préparait leur concert intitulé « les Jardins de Samarcande » au festival Détours de Babel, lundi 10 avril à Grenoble, avec pour invité spécial Garth Knox, célèbre violiste et altiste irlandais. Le spectacle est inspiré par des textes de l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf.
Al kimiya, en langue arabe, signifie « pierre philosophale », d’où « alchimie », science de la transmutation des métaux ayant dérivé vers le sens plus abstrait de « processus mystérieux » quand on a renoncé à obtenir de l’or par ce moyen.
L’or obtenu par l’ensemble Kimya est un alliage musical original issu de recherches pointues menées par ses membres, et expliquées en détail avant chaque morceau dans un souci didactique bienvenu. Hormis le violoncelle d’Alice Picaud, aux sonorités chaudes et familières, les instruments piquaient la curiosité du public.
Olivier Marin avec son alto dont l’apparence de violon est trompeuse, car il est plus grand et accordé une quinte au-dessous, et sa viole d’amour à sept cordes, plus cinq cordes « sympathiques » vibrant passivement, instrument réputé au XVIIIe siècle comme celui rappelant le plus la voix humaine.
Mais le « clou » du spectacle était le santour d’Amir Amiri, musicien iranien qui a rejoint l’ensemble Kimya en 2021.
Cet instrument à cordes frappées à la main par de légers marteaux et disposées sur une table de résonance en bois, a un timbre métallique adouci par des tampons de feutre. Ses notes ont une longue tenue et se mélangent en volutes mélodiques et rythmiques colorant la musique de touches orientales.
En résulte une musique très personnelle, dont le point de départ peut être un court poème, une mélodie iranienne traditionnelle ou un thème médiéval, un choix éclectique qui se libère ensuite dans des divagations inspirées.
Ensemble Kimya, « les Jardins de Samarcande »,
lundi 10 avril 2023 au festival Détours de Babel à Grenoble.