Petit duo pour grand écran

Création originale de et avec Sylviane Simonet et Vincent Trouble.

Photos Philippe Barrailla et Patrice Vatan

Petit duo pour grand écran

Impressions Philippe Barailla
 
Après l’Arbre Monde, spectacle botanico-poétique qu’elle avait donné sur la scène du Garage Théâtre lors du festival d’été en septembre 2020, Sylviane Simonet est revenue hier soir fouler les planches de la rue Gambon. Cette fois-ci, son propos -et celui du « polymusicien » belge Vincent Trouble (chant, clavier, accordéon et oud)- est le cinéma, son histoire et ses faits marquants, par une évocation de films célèbres accompagnés de leurs musiques et de leurs meilleures répliques, aujourd’hui gravées dans le marbre de la mémoire collective.
Entre le cinématographe (projecteur) à croix de Malte, inaugurant le nouveau concept d’image animée, quelque peu sommaire au début mais aux possibilités fascinantes, et les caméras numériques d’aujourd’hui, se déroule un long chemin jalonné de chefs-d’oeuvres. Le Charlot de la Ruée vers l’Or, encore muet, rêve qu’il fait danser des petits pains sur la table pour plaire à Georgia, Gene Kelly chante son bonheur en se riant du déluge. Holly Hunter mouille à peine sa robe en débarquant par la mer pour sa Leçon de Piano. Sabine Azéma échappe à la direction de Bertrand Tavernier et livre une prestation inoubliable dans la scène de la guinguette dans un Dimanche à la Campagne, Sylviane Simonet alias Arletty se fâche devant l’Hôtel du Nord où règne une drôle d’atmosphère !
Bravo pour ce flash-back éclectique sur un siècle de cinéma, sur nos propres vies, qui résonne comme une déclaration d’amour pour ce monde parallèle qui ressemble souvent au nôtre … tout un album-souvenir feuilleté avec de l’émotion, de la nostalgie et des éclats de rire.
 
Impressions Patrice Vatan
 
Du petit lait.
Hier soir, Sylviane Simonet et son pianiste complice Vincent Trouble ont ajouté une aile au Garage Théâtre appelée Cinéma. Les cinéphiles présents, les autres aussi, ont dégusté du petit lait.
On l’avait déjà vue sur cette scène, Sylviane, pour L’Arbre-Monde, la voici dans une nouvelle création en forme d’ode au cinéma, recréant par la grâce d’un geste, d’une modeste touche vestimentaire tel moment de celluloïd, réactivant d’une bribe de dialogue des souvenirs de salles obscures parasités par une mémoire défaillante.
Un chapeau rond et elle est Charlot, un saladier sur la tête la transforme en poilu des tranchées, elle se fait ouvreuse de cinéma au Garage Théâtre Paradiso.
Un pas de danse avec Jean-Yves, Gene Kelly d’un instant sous la pluie imaginaire de Stanley Donen ; votre serviteur traîné sur scène et grimé en Catherine Deneuve pour annoncer un César de pacotille – le moment de faiblesse de la soirée ; bref un talentueux coq-à-l’âne virevoltant entre rire et drame.
Qu’y a-t-il à l’Eden de Cosne en ce moment ?
Se rappelle-t-on l’incendie criminel du Rex en Iran qui fit 470 morts ?
L’acmé de ce show étourdissant ? Vincent Trouble racontant Il était une fois dans l’Ouest vu à la télé.
La télévision ne permet pas de voir, juste d’apercevoir, elle réduit les trains à la dimension de vers de terre, elle transforme le désert en bac à sable, la vapeur de locomotive en fumée de cigarette, ce que vous avez vu à la télé c’est Il était une fois dans mon salon, et l’homme à l’harmonica n’est pas grand qu’une petite bi…